À propos

Parfois, une histoire pose ses valises dans la tête d’un auteur. Elle est vraie ou fictionnelle, peu importe. Cette histoire est tellement limpide qu’il pourrait l’écrire d’une traite. C’est comme si les personnages étaient là et que les scènes se déroulaient devant lui. Et puis, des questions moins poétiques se posent. Quelle forme cela doit prendre ? C’est un livre ? Ou un article ? Quelle longueur ? Ecstéra - un bouchon de points d’interrogation.

J’avais une histoire de thon-catalane dans la tête. Cette boîte de conserve jadis planquée comme une grenade dans les placards. Ce casse-croûte de toute une génération, enquillé par les ouvriers dans les chantiers, leurs gamins dans les tournois de foot et quelques gourmets dans leur salon. Je l’ai raconté à mon ami, Alexandre Brachet, un après-midi. On a souri, ri, réfléchi. Lui, comme moi, parlons souvent du "plaisir". Le kif, de faire les choses légèrement. Le kif de ne pas reporter une idée à demain quand elle tape à notre porte. Le kif, rien que le kif. Et l’écriture en est un.

Alors on s’est posé quelques minutes et on a décidé de balayer les points d’interrogation. Le thon-catalane sera une nouvelle, que nous déposerons sur le web comme une lettre. Et qui sera écrite comme une histoire que deux potes se racontent dans une voiture, un hall d’immeuble, un café ou sur la place du village. C’est le récit d’un père et d’un fils unis par le thon-catalane. Les aventures d’une cuillère magique et d’une petite famille ouvrière. Tout ça, en cinq épisodes. Juste pour le kif.

Ramsès Kefi